Un jeudi sur deux, HandiSup Centre-Ouest, dans le cadre de son partenariat avec Radio Pulsar présente une chronique dans Le Morning Mood pour parler de handicap. Retrouvez sur notre site web les versions texte de ces chroniques.
Le podcast de la chronique du 30 novembre 2017 est disponible par ici.
Chronique du 30 novembre 2017 : voyage et handicap
En cette période de l’année pluvieuse, froide et pleine de révision ou de bilans de fin d’année, si on s’évadait un peu ? Aujourd’hui, c’est de voyage dont on va parler. De voyage et de handicap, plus précisément, car les deux ne sont pas incompatibles.
Voyager dans le cadre de ses études
Au sein d’HandiSup Centre Ouest, la mobilité internationale, c’est quelque chose dont on entend pas mal parler. Dans le cadre de l’université, parce qu’on travaille avec des étudiant·e·s, mais aussi dans d’autres contextes, pour réaliser des projets d’escapades qui nous trottent dans la tête.
Pour ce qui est de partir dans le cadre de la fac, il existe des aménagements possibles pour les étudiant·e·s en situation de handicap. On peut partir dans le cadre d’échanges internationaux, comme le programme Erasmus par exemple. Ca a été le cas de certains et certaines d’entre nous à HCO ces dernières années. Plusieurs adhérants et adhérantes de l’association sont parti·e·s via ce programme ; dans des pays différents (Espagne, Écosse et Irlande) avec des handicaps différents.
Partir en Erasmus, ça implique beaucoup de démarches administratives avant le départ. Quand on est en situation de handicap, il y en a d’autres qui s’y ajoutent. Voir si les aménagements d’études qu’on a en France sont aussi possibles dans notre université d’accueil, s’il y a des logements adaptés, des transports en commun accessibles sur places… On a également la possibilité de demander des bourses spéciales pour les étudiants et étudiantes en situation de handicap, quelque chose sur lequel les établissements communiquent très peu.
Personnellement (Morgane, volontaire communication, ndlr) , je suis partie étudier plusieurs mois à l’Université de Glasgow lorsque j’étais en L3, et j’ai pu bénéficier de ce genre d’aménagements. Lorsque j’ai fait mon inscription en ligne, j’ai pu prendre contact avec le Pôle Handicap de la fac. On a pu mettre des choses en place.
Ca a été un peu plus galère pour ce qui était de la vie quotidienne, car il fallait trouver un logement mais aussi des personnes pour m’accompagner en cours, où même dans mes déplacements pour les courses, les loisirs tout ça. J’ai eu la chance d’être en colocation et de partir avec des personnes qui suivaient les mêmes cours que moi, donc ça s’est bien passé finalement.
Mais il faut savoir que toutes ces adaptations sont possibles, car toutes les informations sont difficiles à trouver.
Plus de préparations avant le départ
La principale différence lorsqu’on voyage et que l’on est en situation de handicap, c’est tous les préparatifs qu’il y a en ammont, que ça soit dans le cadre de la fac, pro ou personnel.
C’est ce que relève Audrey Barbaud, blogueuse voyage en situation de handicap. Elle depuis plusieurs années autour du monde avec son fauteuil roulant, et partage ses récits de voyages et ses bons plans. Elle explique que ce qui prend le plus de temps, c’est la préparation. Il faut prendre toutes les informations avant de partir et il faut penser à tout. Au transport, au matériel ou à l’équipement, à l’accessibilité des moyens de déplacements sur place ou encore des hébergements… Et récolter ses informations n’est pas d’une absolue évidence. Il faut prendre du temps pour chercher sur les sites des compagnies de transports, des lieux touristiques, etc, sites sur lesquels ce type de renseignements est rarement mis en avant.
C’est l’une des raisons qui a poussé Audrey à créer son blog Roulette et Sac à dos. Elle voulait partager son expérience, mais aussi sensibiliser les professionel·le·s du tourisme au handivoyage. Car il y a des choses qui se font, en terme d’accessibilité, mais elles ont très peu de visibilité. Ce qui peut parfois décourager, si l’on souhaite voyager.
Des initiatives comme celles d’Audrey, il y en a d’autres sur le web.
Des ressources voyages et handicap
Des sites répertorient les hébergements accessibles ou les agences de locations de véhicules adaptés. Une association nommée guides de voyages en ligne qui prend en compte les difficultés rencontrées par les personnes à mobilité réduite. « Pour rendre leur voyage moins stressant, » précisent-ils sur leur site.
Préparer un voyage lorsqu’on est uen situation de handicap demande de l’énergie, du temps et de la motivation. Mais avoir de telles ressources à notre disposition, au-delà d’offrir des informations précieuses, montre aussi que voyager est possible. On peut parfois en douter, et avoir les récits de voyages d’autres personnes concernées, ça met du baume au coeur.
Puis les récits de voyages, ça fait rêver.