Chronique HandiSup CO sur Pulsar #6

Un jeudi sur deux, HandiSup Centre-Ouest, dans le cadre de son partenariat avec Radio Pulsar présente une chronique dans Le Morning Mood pour parler de handicap. Retrouvez sur notre site web les versions texte de ces chroniques.


Chronique du 1er février 2018 : L’accessibilité à la culture

Lorsqu’il est question de handicap, l’un des sujets qui revient le plus est celui de l’accessibilité. Depuis la loi du 11 février 2005, l’une des priorités en matière de handicap pour les gouvernements successifs a été de rendre le bâti accessible, notamment les établissements publiques.

Pourtant, l’accessibilité ne concerne pas que les infrastructures, qu’ils s’agissent des lieux, ou des moyens de transports, etc. L’accessibilité peut concerner l’accès à la culture et à l’information.

L’apport du numérique

Dans ce domaine, le numérique a permis de faire de grandes avancées. En matière d’information, beaucoup des grands médias, qu’ils soient locaux ou nationaux, se sont mis au web, rendant leurs contenus accessibles sur leur site. Il demeure encore des sites web de journaux moins accessibles que d’autres, notamment sur tout ce qui concerne les contenus vidéos (sans audiodescription ou sans sous-titres) mais aussi les images. Il y a également des améliorations techniques qui sont possibles mais ces limites en matière d’accessibilité sont le plus souvent dues à un manque de sensibilisation des équipes techniques ou éditoriales des médias.

Des sites d’informations dédiés aux personnes en situation de handicap ont fait leur apparition. On peut citer par exemple le site Handicap.fr ou le portail handicapinfos.com. Leurs thématiques de prédilections est le handicap bien sûr mais il y a aussi des portails comme handicapzero.org qui proposent la météo, le programme télé… sur des sites totalement accessibles.

En matière de culture, de plus en plus de dispositifs sont mis en place ; le sous-titrage et l’audiodescription sur les chaînes du service publiques sont un exemples parmi tant d’autres. Pour ce qui est de l’accès au savoir, à la littérature, les livres et les liseuses numériques sont un grand atout. Si pour la majorité des personnes, lire sur papier ou en format électronique relève d’une préférence personnelle, ça n’est pas le cas pour tou·te·s. Les personnes déficientes visuelles, notamment, ont plus facilement accès aux livres et ouvrages grâce au numérique, puisque les mobiles et tablettes sont de plus en plus équipés de lecteurs d’écran. Ces derniers sont des logiciels qui retranscrivent vocalement le texte apparaissant à l’écran, ainsi, les nouveaux ouvrages sont plus aisément accessibles. Il reste cependant encore beaucoup à faire en matière de numérisation des écrits.

Des initiatives pour l’accès à la culture

De nombreuses initiatives sont apparues au cours des dernières années. La Bibliothèque Nationale de France (BNF) a créé Galica en 1997, une bibliothèque numérique en libre accès regroupant plus de quatre millions de documents (ouvrages, journaux, essais, cartes, etc) dont certains sont accessibles pour les lecteurs d’écran. On peut aussi mentionner le Projet Guttenberg, une archive en ligne, regroupant de nombreux livres passés dans le domaine publique et disponibles gratuitement. Si la majorité de son catalogue est en anglais, des classiques de la littérature font leur apparition en français.

Mais la culture, ça n’est pas que la littérature. L’accessibilité concerne aussi des lieux comme les musées, les salles d’exposition, les cinémas, les théâtres… de ce côté-là, l’accessibilité même aux lieux est très variables. Les établissements municipaux ou nationaux doivent, selon la loi de 2005, être accessibles à toutes et à tous. Cela va de l’accès au bâtiment mais aussi au contenu des expositions ou des collections de musées, par exemple. On trouve parfois une alternative comme des guides audio, des présentoires en braille, des maquettes mignatures des oeuvres, certaines visites traduites en langues des signes… Si le secteur publique travaille sur l’accessibilité, il reste encore de nombreuses choses à faire.

Encore une fois, le numérique facilite l’accès à la culture. On voit de plus en plus se développer des expositions virtuelles, permettant aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer de tout de même accéder à ce genre d’évènements.

Si on peut voir des points négatifs à la rencontre de la culture et du numérique, sur la dématérialisation des supports comme le streaming vidéo ou musical ou les e-books, il n’en reste pas moins qu’en matière d’accessibilité, beaucoup de choses deviennent et deviendront possibles avec la technologie…